9 juin 2012

La Bourse mal aimée !

Ce mardi 5 juin 2012 vers 7h45 en prenant le chemin du boulot, j'ai acheté le quotidien économique Les Echos. Au feu et à mesure de l'avancée de la lecture, j'ai gardé un oeil attentif sur un article qui ne m'étonne pas à propos de l'exode des investisseurs individuels vis-à-vis de la Bourse. Selon un sondage TNS-SOFRES, 2.3 millions d'investisseurs individuels ont fui la Bourse en trois ans et demi, peu après la faillite de Lehman Brothers. D'un coté, il faut les comprendre avec trois krachs en pleine face en moins de dix ans et à long terme j'ai bien peur que la tendance se poursuit à cause de leur aversion au risque. La preuve via les graphiques ci-dessous pour vous donner une aperçu tristounet :


Source Les Echos du 5 juin 2012 (Cliquez sur l'image pour agrandir)

Pour ma part, c'est le graphique en partant de la droite qui m'interpelle car les sondés ne considèrent pas que les placements boursiers représentent une alternative crédible pour préparer ou non sa retraite. De ce fait, ils privilégient l'assurance-vie, le plan d'épargne d'entreprise ou l'immobilier locatif. Ces trois placements sont également risqués mais on ne parle au cas par cas :
- Assurance-vie : La plupart des contrats sont des fonds en euros bourrés majoritairement d'emprunts obligataires françaises et des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). De plus, les rendements s'érodent à cause du durcissement fiscal.
- Plan d'épargne d'entreprise : C'est un dispositif d'épargne mis en place par l'entreprise via un accord avec les partenaires sociaux ou autres. Théoriquement, nous pouvons dire que c'est intéressant et un bon moyen de fidéliser le salarié. Cependant, la somme investie via l'intéressement, la participation ou de notre poche, est malheureusement placée dans des placements boursiers tels que les SICAV* ou les FCPE**.
- Immobilier locatif : Il ne faut pas négliger votre niveau de solvabilité, le risque d'impayé ou le fait de mal calibrer les coûts des travaux si besoin. Enfin, la France est un des rares pays à ne pas voir les prix de l'immobilier chuter malgré la crise des subprimes et selon The Economist, ils sont surévalués de 47 %. La bulle immobilière est-elle proche ?

Même si ce n'est pas le première fois que je lis un article donnant un constat négatif sur la Bourse, les idées reçues vont encore circuler lors des discussions entre collègues de travail, amis ou proches. Du coup, les générations suivantes seront enclins à investir en Bourse et préféreront la sécurité en plaçant leurs revenus dans des placements peu rémunérateurs comme le livret A ou le PEL. De plus, les médias grand public sont indirectement responsables lorsqu'ils parlent de l'actualité boursière avec la présence d'un krach. Cela dit, je ne pense pas qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain car il y aura toujours des bonnes affaires en Bourse à condition d'être sélectif et opportuniste. 

* SICAV (Société d'Investissement à Capital Variable)
** FCPE (Fonds Communs Placement d'Entreprise)

9 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je trouve que c'est relativement normal que la bourse soit si peu aimée en France : ce n'est pas un placement passif. Il faut beaucoup se former, apprendre, se tenir au courant de l'actualité éco, trouver les meilleures valeurs, lire les rapports trimestriels, etc.. A mon sens, tout le monde n'a ni le temps, ni la motivation pour se lancer directement sur les marchés financiers.

    Cordialement,

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    1. Bonjour,

      Je vois trois problèmes à notre manque de culture économique financière :
      - Notre système d'éducation
      - Notre système de retraite
      - Nos parents. En effet, ils nous incitent à mettre nos économies dans des placements peu rémunérateurs puis à tout miser sur l'immobilier.

      Cordialement.

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  2. L'article des Echos est effectivement intéressant... C'est par ailleurs aussi une bonne nouvelle pour tout les contrarians. Quand les investisseurs individuels quittent les marchés, c'est le moment d'entrer.

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    1. Bonjour,

      Merci pour ton message. Effectivement, je suis d'accord mais le point le plus bas sur le CAC40 n'est pas atteint.

      Cordialement.

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  3. Bonjour Sovanna Sek,
    Tout d'abord mes félicitations pour Chelsea.
    Je suis de l'avis de lionelO, il est temps de se préparer pour nos
    investissements futur.

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  4. Bonsoir,

    Merci même si la victoire de Chelsea en League des champions a privé Anderlecht d'une place directe dans la phase de poule pour la saison à venir.
    Certes, on peut dire que c'est le moment d'y aller sauf que le CAC 40 n'a pas atteint son plus bas et le S&P 500 n'a pas réellement consolidé.

    Cordialement.

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  5. Je vois seulement maintenant cet article intéressant. Cette tendance ne m'étonne qu'à moitié et elle me conforte, comme Fred et Lionel, dans l'idée que c'est un bon signe d'un point de vue contrarian. A la fin des années 90, il y avait une multitude de petits investisseurs (dont moi-même), sans aucune expérience des marchés financiers, qui se mettaient à jouer en bourse, encouragés par les rendement indécents de l'époque, de la bulle Internet et surtout par le nouvel accès facile aux marchés via les plateformes online.

    Quand trop de monde y est en même temps, il n'y a plus de nouveaux acheteurs qui peuvent venir soutenir les cours. A l'inverse il y a beaucoup, beaucoup de vendeurs potentiels. C'est exactement ce qu'il s'était passé en 1929. A l'époque il n'y avait pas Internet, mais des petites échoppes qui permettaient de passer des ordres en bourse qui ouvraient à tous les coins de rue.

    Maintenant que les petits épargnants ont fui la bourse, le potentiel d'appréciation est considérable. A l'inverse, puisque leurs économies est bien placée ailleurs, avec 18% de capacité d'épargne en France en 2011, le problème se situe plutôt comme tu le dis du côté des obligations et de l'immobilier. Quant à ceux, la majorité, qui auraient laissé toutes leurs économies sur leur compte épargne... attention à l'inflation galopante qui nous attend pour éponger discrètement et efficacement les déficits publics !

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    1. Bonjour,

      Il faudrait tout d'abord que l'Etat évite d'inciter de manière exagérée les épargnants à investir dans l'investir via des aides fiscales. De plus, le doublement du plafond du livret A, la hausse de la fiscalité sur les dividendes, la taxe sur la transaction financière ne les donnera pas envie à se réfugier en Bourse. Bref, cela fait 3 ans que j'investis en Bourse, j'ai l'impression d'être une victime d'une injustice fiscale. Cependant, il faut être pragmatique et pro-actif sur ses choix d'investissement.

      Cordialement.

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  6. L'avis d'un néophyte:

    Tout cela est bien beau, mais il faut réaliser qu'une énorme partie de la population française n'a pas le temps ou le désir de suivre la bourse ou les cours.

    Ce n'est pas que la bourse soit forcément un mauvais placement de notre point de vue, mais c'est un placement qui nécessite un investissement, dans une vie déjà fort occupée par le travail, la famille et les centres d'intérêts divers... la majorité des gens ne cherchent pas la rentabilité maximale, mais simplement à ce constituer un pécule acceptable pour le futur sans que cela n'empiète sur le temps qu'ils consacrent à des choses pour eux plus importantes que l'argent.

    A cela s'ajoute que, de notre point de vue, la simple logique de fonctionnement de la finance s'apparente beaucoup à "tout ce qu'on gagne avec la bourse se gagne au détriment de personnes ayant fait de moins bons placements à cause d'un manque de connaissances ou de clairvoyance".
    Effectivement, tout ce que l'on voit à la télévision ou dans les journaux montre clairement que la valeur des titres n'est plus régie en majorité de nos jours par la valeur de ce qu'ils sont censés représenter (part d'une entreprise, tonne de matière première, valeur monétaire...), mais par la spéculation. Or, si l'argent que vous gagnez en achetant/revendant vos titres ne vient pas d'une plus value du composant représenté par le titre alors c'est qu'il vient d'autre part... et en l'occurence, il vient des investisseurs moins chanceux/malins/informés que vous.

    Le parallèle à cette réflexion est que pour un néophyte qui ne veut pas consacrer de son temps à l'investissement, la Bourse fait clairement office d'une piscine remplie de requins. Comment voir dans l'investissement boursier un placement valable quand tout porte à croire que si on ne s'y consacre pas en permanence, on sera tout simplement dévoré par les traders divers qui passent leur temps à "jouer" avec la valeur des titres en permanence sans égard pour les pertes qu'ils peuvent causer aux petits épargnants?

    Les assurances-vies, puisqu'elles sont été citées comme comparaison, ne sont peut-être pas théoriquement moins risquées pour une personne versée dans la finance, ou aussi rentables, mais aux yeux d'une personne ne désirant pas faire investissement de temps dans l'étude et le suivi de placements, elles sont un bien meilleur parti.
    Vous placez votre argent. Vous le laissez mûrir lentement pendant que vous vous occupez de votre petite amie, de vos enfants, de vos amis, de vos passions... sans avoir une crainte colossale qu'en attendant des requins vous ait fait effondrer votre pécule pour s'enrichir sans même avoir créé une valeur ajoutée factuelle.

    L'intérêt pour la Bourse, c'est tout simplement un peu comme le choix entre vivre pour l'argent, et se contenter d'accumuler assez d'argent pour vivre.
    Pour beaucoup, le meilleur placement reste celui dont on a pas à s'occuper.

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